Un moteur à énergie solaire
Trois fois moins onéreux sur 10 ans en terme de mètres cubes d’eau pompée qu’un dispositif conventionnel comme une motopompe ou un générateur diesel, ce moteur conçu et inventé par Alain Coty a toutes les raisons de devenir un succès mondial. Voilà 5 ans que le modèle fait l’objet d’un développement intense. Il est actuellement en cours d’homologation pour être vendu en séries d’ici la fin 2017. ‘Une histoire de famille’ nous explique Isabelle Galet-Coty, Ingénieur en Sciences Physiques appliquées et Présidente de Saurea ‘puisque mon beau-père, ingénieur en électrotechnique et chercheur est à l’origine du projet. Nous sommes six associés complémentaires sur tous les domaines de recherche et amélioration du moteur’.
5 brevets 5 prix de l’innovation
Le moteur de 130 watts fonctionne grâce à deux panneaux photovoltaïques et à un arbre tournant. Il fonctionne exclusivement grâce à l’énergie solaire, il tourne doucement au lever et au coucher du soleil, et plus rapidement pendant la journée, la nuit, il s’arrête. Le moteur, assemblé à une pompe peut extraire 1500 litres d’eau par minute. Aucune maintenance n’est à prévoir pendant 25 ans. Un dispositif étanche, une force centrifuge qui élimine l’eau et les poussières, et refroidit les cellules en surface. Une petite révolution dans le domaine industriel. Le dernier prix reçu est celui de l’innovation du GIFA (Groupement International des Femmes Africaines) : le GIFA d’or en date du 10 juin 2017.
Des stations pilotes en Afrique et dans les DOM
Afin de tester son moteur, la TPE de deux salariés, basée à Auxerre, dont Isabelle Galet-Coty et Baptiste Hebert, jeune ingénieur en charge des études et de la production (en alternance), souhaitent établir des filiales sur d’autres continents. La première est implantée en Guinée, Saureafrica, pour développer la commercialisation des engins sur l’Afrique subsaharienne. Une dizaine de stations pilote sont d’ores et déjà en fonctionnement en Guinée, au Maroc, aux Comores (Mayotte), à Madagascar et dans le sud de la France. Une nouvelle station est en projet en Martinique. Les installations sont protégées dans des espaces grillagés, fermés à clé et inaccessibles à hauteur d’homme.
Trois applications différentes pour le moteur Sauréa
Tout d’abord, la mise en application couplée à un système de pompage. Des capteurs sont prévus pour mesurer la vitesse, le débit et l’hygrométrie. L’analyse des données et leur synthèse sont effectuées sur Paris en collaboration avec l’Ecole Normale Supérieure de Cachan. La deuxième application est couplée à une pompe aéraulique et la dernière à un système de brassage d’eau. Les applications sont multiples et peuvent être utilisées dans des domaines divers et variés : les ONG pour les sites isolés, la ventilation de bâtiments agricoles ou l’autorégulation de la température, les hôpitaux, les usines, les écoles, le traitement des eaux stagnantes ou des stations d’épuration, le lagunage aéré, sur des sites touchés par des tempêtes ou des sinistres, des bases militaires… ou simplement par engagement citoyen. Pour une utilisation chez les particuliers, Sauréa pense à mettre au point des kits d’installation standardisés.
Un produit 100 % français
Actuellement en phase d’optimisation du prix de revient, Baptiste et Isabelle recherchent des fournisseurs et sous-traitants locaux afin de diminuer leur bilan carbone. Ils ont conçu un petit moteur destiné à être utilisé par les lycées et grandes écoles pour les travaux pratiques sur les énergies renouvelables ou comment convertir l’énergie solaire en énergie mécanique.
Fin 2017, le moteur sera homologué CE, prêt à la vente et un appel aux investisseurs et aux dons par financement participatif sera mis en place. 200 000 €uros seront alors nécessaires aux investissements en matériel, en ressources humaines et au développement même si des subventions ont déjà été reçues.
Article paru le 10 juillet 2017 dans le Journal du Palais de Bourgogne Franche-Comté.