Nénufar, ognon, foret, cette réforme est-elle vraiment fondamentale ?
2400 mots sont concernés par cette innovation adoptée en 1990 par le Conseil supérieur de la langue française et approuvée par l’Académie française.
Même si nous aurons apparemment le choix entre deux orthographes, les manuels scolaires pourront, dès la rentrés scolaire 2016, faire référence à cette réforme.
Alors, bonne ou mauvaise réforme ?
Notre langue est chargée d’histoire et les puristes diront que cette réforme tue notre langue déjà très amputée d’anglicismes que nos cousins québécois, à l’inverse, refusent d’utiliser. Au Québec, on parle de ‘courriel’ et non d’’email’, par exemple.
Voilà quarante ans, les professeurs de français encourageaient leurs mauvais élèves à étudier le latin, la langue source du français, qui leur permettrait de comprendre les mots et de retrouver leur étymologie, leur racine afin de les orthographier correctement.
Aujourd’hui, on choisit la facilité, la simplicité même, on adapte la langue de Molière à celle des cancres. Plutôt que tirer les élèves vers le haut et les amener à progresser, on préfère les laisser écrire en phonétique, est-ce les aider ? Pas sûre. A moins que cette réforme ne serve également certains professeurs qui, eux-mêmes, ne savent rédiger sans fautes. Parce que ‘oui’, c’est nouveau, aujourd’hui cela existe !
L’éducation en France régresse gentiment mais régresse, indubitablement
Où est l’époque à laquelle les pays du monde entier nous enviaient nos diplômes et nos têtes pensantes ? En tête des classements de l’OCDE en matière d’éducation voilà encore 30 ans, la France se place en queue de peloton en 2016.
Il serait grand temps que parents et enseignants se réveillent…
Lire, lire et lire encore
La méthode pour écrire sans fautes d’orthographe ne serait-elle pas la lecture ? La pratique est une piste. L’évolution de notre monde, la télévision, les réseaux sociaux, autant d’activités passives qui ont remplacé la lecture d’un bon livre le soir dans son lit. Non seulement lire crée de l’imaginaire, attise la curiosité, mais aussi informe, instruit et détend. Un enfant auquel les parents lisent des histoires aimera naturellement entrer dans une librairie, curieux de se choisir une belle histoire passionnante qu’il aura plaisir à retrouver le soir.
Les nouveaux élèves sauront-ils lire et comprendre les textes et poèmes écrits avant 2016 ?
Si notre langue est finalement dénaturée, les futurs citoyens français n’auront plus de repères pour retrouver le sens d’un mot, d’une phrase. Est-ce cela la modernité ? Nos dirigeants ont-il mesuré les conséquences de cette réforme ou bien est-ce juste une réforme de plus ?