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Des escargots élevés et transformés dans l’Yonne

‘L’idée d’élever des escargots m’est venue complètement par hasard sur la suggestion d’un ami normand, surpris que je ne lui apporte pas le produit phare de la Bourgogne : des escargots’ nous raconte Dominique Rouyer dirigeant-fondateur des ‘Escarbios d’Armeau’. ‘Cette remarque a fait son chemin alors que je cherchais un complément de revenu. J’ai cherché sur internet, me suis installé en 2009 comme exploitant agricole, puis j’ai suivi un premier stage d’initiation à l’élevage et à la commercialisation, et un deuxième stage sur l’hygiène et la transformation des gastéropodes. De fil en aiguille, j’ai investi 80 000 €uros dans un laboratoire (j’utilisais jusqu’alors les services d’un laboratoire au sud de Lyon pour la transformation), un investissement que j’ai du rentabiliser en développant l’activité, un challenge quotidien’ explique le chef d’entreprise.

Seulement trois éleveurs dans l’Yonne

Cette activité reste pourtant marginale puisque les entreprises qui commercialisent les escargots de Bourgogne les importent souvent des pays de l’est pour les transformer. A Armeau, les 500 000 escargots vivent dans des parcs en plein air. Une durée d’un mois et trois personnes seront nécessaires pour ramasser et trier 250 000 d’entre eux (un peu moins de 50 % de perte). L’exploitation compte 15 000 reproducteurs qui peuvent donner jusqu’à 1 500 000 de petits si les conditions climatiques sont réunies. 70 000 seront vendus pour les fêtes de fin d’année. Un chiffre d’affaires en augmentation de 15 à 20 % chaque année qui est amené à stagner en raison du manque de place. La demande étant croissante, Dominique recherche un terrain plus grand pour développer son affaire et embaucher une personne supplémentaire. La TPE compte aujourd’hui deux emplois à temps complet et deux emplois saisonniers viennent compléter les effectifs en période de fête. Les journées en décembre sont intenses et requièrent entre 16 et 17 heures de travail par jour. Les Escarbios sont vendus aux comités d’entreprise et aux particuliers sur les marchés de Sens, Villeneuve-sur-Yonne, Joigny et Toucy et sur les marchés de Noël de Lindry, Sens, Villers-Louis, Saint-Clément et sur le drive fermier de Maillot (Sens).

Innover pour se démarquer

Epicurien et curieux, Dominique recherche toujours l’innovation qui étonnera ses clients. Outre la recette traditionnelle des escargots à la bourguignonne, il a inventé l’escargot en croquille (gaufrette en forme de coquille), un assortiment pour l’apéritif d’escargots à la bourguignonne, à l’époisses et à l’échalote – vin rouge, l’escargotine (pâte à base d’escargot) à utiliser dans les cakes ou pour garnir des gougères, l’escapéro (en vinaigrette) ou encore des escargots au naturel (en bocaux) pour être travaillés selon l’inspiration du client.

Cette année, les gabarits ramassés étaient relativement petits, l’occasion de s’adapter et de mettre au point de nouvelles recettes pour la fin d’année comme un friand garni d’escargots et une terrine d’escargots en gelée à présenter en entrée. Des recettes originales pour éveiller nos papilles et surprendre nos invités.

Paru le lundi 5 décembre dans le Journal du Palais de Bourgogne Franche-Comté.

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Des criquets dans nos assiettes

Non officiellement autorisée mais tolérée en Europe, l’entomophagie  n’est pas encore considérée comme une vraie ressource alimentaire mais aliment pourtant les débats depuis déjà plusieurs années.

« L’avenir passera par les insectes, l’élevage s’insère dans le circuit du développement durable et il est une piste pour recycler nos déchets alimentaires. La consommation est recommandée par la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations) et l’ONU » nous explique Nicolas Lesur, fondateur de Dimini Cricket, le 2ème élevage français d’insectes.

Créée voilà tout juste un an, la TPE icaunaise occupe deux personnes à plein temps. « Je souhaitais agir pour notre planète, c’est ainsi qu’est née l’idée de cette structure qui ne demande qu’à se développer. Nous sommes spécialisés dans l’élevage et la vente de vers de farine, criquets et grillons que nous pouvons déshydrater ou lyophiliser sur place. Les criquets sont nutritionnellement 60 % plus riches en protéines que la viande de bœuf, nécessitent dix fois moins de nourriture et d’eau » nous raconte, passionné, Nicolas.

Le Parlement Européen n’a pas encore statué mais doit voter, en 2016, des textes sur les règles sanitaires à respecter, les normes d’élevage et de transformation d’insectes en produits alimentaires. Les pays test sont la Belgique et la Hollande qui ont imposé la production de ces petites bêtes.

Dimini Cricket, qui  sera très prochainement rebaptisé et divisé en deux entités : Alimento et Minimento, s’emploie à démocratiser ces nouveaux mets originaux. Nicolas Lesur, en plus de l’élevage, forme les potentiels distributeurs et consommateurs, et Nicolas Camo développe la commercialisation en ligne, la vente aux distributeurs français et européens, aux restaurants (l’1-Parfait à Auxerre), aux épiceries fines.

« Les insectes sont transformables à l’infini : Sébastien Metoyer, chocolatier icaunais renommé, travaille au développement de guimauves et de sucettes, il a déjà mis au point une recette de grillons au chocolat (en vente), tandis que le Borvo fabrique des jardinières de légumes aux grillons. Passé le cap de la mise en bouche, le consommateur est conquis. » nous assurent les deux collègues.

Contact : Nicolas Lesur – Dimini Cricket – 1 rue aux Œufs – 89113 Branches – 06 63 99 57 61 contact@dimini-cricket.comwww.diminicricket.com