Beaujard Cuisines et Bains à la conquête de l’ouest américain
Le comté de Maricopa en Arizona a mis en place un programme très attractif pour les entreprises américaines et étrangères, on y attend un million de nouveaux habitants dans les dix années à venir.
C’est avec l’œil brillant que François Richard, Président du Groupe Beaujard, nous a conté sa semaine américaine organisée par Alain Carey de l’agence GBI Arizona (voir notre article dans le n° 4574 du 30 octobre). ‘J’ai été très bien reçu, c’est une autre mentalité, les personnes que j’ai rencontrées sont vraiment tournées vers le business, et ce nom commun n’est pas interprété comme un gros mot là-bas, les américains travaillent beaucoup, ils ne comptent pas leurs heures. Nous avons pu visiter des magasins de meubles dès 7 heures le matin et jusqu’à 20 heures !’.
L’Arizona, et plus précisément le comté de Maricopa qui englobe la ville de Phoenix, est en forte croissance démographique. On attend un million d’habitants supplémentaires d’ici dix ans. ‘C’est le pays de la démesure’ comme l’a qualifié François Richard. Les infrastructures autoroutières sont déjà prêtes pour accueillir les nouveaux arrivants. Une vraie politique de développement économique a été mise en place pour pallier à cette dynamique. 1200 maisons se construisent chaque mois dans la ville de Queen Crick et un programme de 22 000 maisons est en cours de réalisation dans la ville de Surprise. Ce phénomène est du à l’intérêt des entreprises pour cet état. Une fiscalité très intéressante et un salaire horaire plus bas que dans les autres états. S’installer en Arizona permet aux compagnies d’augmenter leurs marges de 30 à 50 %, une aubaine !
Une installation envisageable d’ici juin 2018
Menuiseries, cuisinistes, banques, assureurs, incubateurs (entendez prêt de bureaux et d’entrepôts, aide au développement commercial), chasseurs de tête, visites de maisons, contacts avec des agents immobiliers et des promoteurs, des décorateurs d’intérieurs, la directrice du développement de la ville de Surprise, le consul honoraire de France à Phoenix, des fabricants de plans de travail en quartz, en granit et en céramique, des loueurs de showrooms et entrepôts… Alain Carey avait prévu un programme personnalisé très dense pour le chef d’entreprise. ‘J’ai rapporté toutes les données qui vont me permettre d’élaborer un business plan. Créer une société aux Etats-Unis prend quinze minutes et les personnes rencontrées ont été tellement réactives, qu’il ne me reste plus qu’à mûrir ma décision pour m’installer outre-Atlantique. Alain Carey est une aide précieuse dans la préparation de ce projet. Il connaît les interlocuteurs sur place et le marché local. D’ici deux mois, j’aurai tranché sur le type de marché à envisager et il est possible qu’en juin 2018, je commence à exporter des meubles de cuisine. Mais il reste beaucoup de travail à accomplir comme la création d’un site internet en anglais dédié au marché américain, la traduction des catalogues, l’élaboration de la grille tarifaire en tenant compte les frais de logistique et les droits de douane… Avant mon départ, j’avais validé, avec mon équipe, dix modèles de cuisines dont cinq rustiques en bois massif qui correspondent vraiment au marché et aux goûts des américains, cinq autres en stratifié ou laqués, plus modernes avec des lignes épurées, sans poignées, une french touch qui a beaucoup plu. J’envisage de créer plusieurs showrooms à Phoenix-même car en fonction des quartiers, le marché est différent : trois choix s’offrent à moi, un marché bas de gamme avec peu de marge mais du volume, un marché moyenne gamme très concurrentiel ou le marché du haut de gamme. Les américains qui ont de belles maisons, ont de belles cuisines. Ils s’en servent très peu car ils ne cuisinent pas beaucoup, mais ils y vivent. Les aménagements intérieurs que nous proposons sont de meilleure qualité et peuvent faire la différence face à ce qui existe sur place. J’envisage d’embaucher quatre salariés pour démarrer dont un manager commercial, une secrétaire-comptable et deux monteurs-poseurs. Le risque majeur que j’ai noté réside dans le fait que le droit du travail est plus flexible qu’en France. En effet, vous pouvez être licencié du jour au lendemain mais vous pouvez aussi démissionner dans les mêmes conditions. Il me faudra penser à une stratégie pour conserver les salariés que j’aurai embauchés et formés’ nous explique François Richard. L’entrepreneur jovinien pense concrétiser son projet en important des meubles dans un premier temps, puis installer une usine dans les deux ans, si le potentiel s’avère suffisamment intéressant. Une jolie et passionnante aventure en perspective.
Article paru le 5 février 2018 dans le Journal du Palais de Bourgogne Franche-Comté.