Guédelon, quand l’histoire se construit sous vos yeux
Voilà 20 ans, la première pierre du château était posée. Le pari fou de construire un château comme au Moyen Age était lancé, un projet unique au monde qui attire chaque année quelques trois cents mille curieux français et étrangers. Cette année, afin de continuer la construction selon les méthodes traditionnelles, maçons et tailleurs de pierre travailleront sur la porte entre les deux tours, entrée principale de l’ouvrage, tandis que les bûcherons et charpentiers équarriront, tailleront et assembleront la charpente de la tour de la chapelle. La porte, élément défensif important sera constituée de nombreuses archères, d’un assommoir et d’une herse en bois pour protéger l’entrée de la bâtisse. La charpente, inspirée de celle du château de Semur-en-Auxois, sera elle, composée de 51 demi-fermes soit au total 251 pièces de chêne qu’il faudra tailler. Au rez-de-chaussée de la tour maîtresse, un enduit sera réalisé pour éclaircir la pièce et au premier étage de la tour d’angle ouest, un pigeonnier est en cours d’exécution.
Redécouvrir des métiers anciens
Grâce à la farine produite par le moulin hydraulique, on assiste en direct à la fabrication du pain au levain pétri et cuit sous les yeux des visiteurs. Un tourneur sur bois montre comment il fabrique bols et écuelles comme au Moyen Age en utilisant un tour à perche, le potier fabrique également toutes sortes de pots en terre, et la monnaie est frappée comme l’étaient les deniers en argent. Des ateliers pour petits et grands sont proposés tous les jours d’avril à novembre. Onze métiers ou savoir-faire ancestraux sont enseignés aux amateurs afin de renouer avec la tradition de la construction moyenâgeuse : du meunier au tailleur de pierre, en passant par le boulanger, le forgeron, le sculpteur, le potier, le charpentier, le bûcheron, le frappeur de monnaie… Chaque professionnel est en tenue d’époque. Le site s’autofinance en totalité grâce aux entrées, aux ventes de la boutique et aux restaurants, Guédelon emploie aujourd’hui 70 salariés.
Paru le 15 mai dans le Journal du Palais de Bourgogne Franche-Comté.